Lors du précédent article, nous nous sommes quittés la vieille de la journée de répétition générale du TedX. Je crois savoir que cette journée de répétition générale n’est pas systématique dans les TedX. Et pourtant, elle apporte tant…
Je vous partage donc désormais la 2eme (et dernière !) partie sur ton expérience TedX. Nous sommes le Samedi 4 Septembre et je vais sauter à pieds joints dans l’aventure TedX ! En attendant le Jour J du Ted, 2 semaines après…
Journée de répétition générale
On ne se connaît pas et pourtant, on va se transformer un seulement quelques instants en une famille. La famille TedX Skema. L’intensité de la journée, la force des talks, l’émotion me (nous) bascule dans une bulle. Pour reprendre une expression devenue presque galvaudée, un Ted, c’est aussi une aventure humaine. Une expérience TedX, ça marque… et pour longtemps
Je m’attendais à une expérience individuelle forte et je me fais cueillir. Je ne m’y attendais pas. Mais c’est une expérience collective. Nous sommes tous portés par une envie de partager nos sujets. Avec force et conviction. Et aussi avec fébrilité.
Et à peine quelques minutes après mon arrivée sur place, nous entrons dans le vif du sujet. Les présentations sont faites et la journée est chargée. Chacun va partager son talk devant la petite assemblée composée des speakers et de l’équipe organisatrice du Ted. Petite appréhension de ma part, je ne connais pas encore bien mon texte. Quelques questions posées aux autres speakers me rassurent, nous sommes quasiment tous dans le même cas !
Souvenez-vous, courant de l’été, l’équipe m’avait demandé d’être le 1er speaker à ouvrir le Ted. Et donc naturellement, me voici le 1er à monter sur scène. Les feuilles de mon talk posées sur une petite table à mes côtés, en cas de trou de mémoire (et il y en aura lors de cette répétition !). Le temps presse. Alors, pas le temps de se poser de questions ! Guy Uzan, notre coach lance le départ. Le temps de caler la scénographie de mon entrée sur scène (je débute par une chanson que je commence en coulisse) et GO, je me lance ! La voix tremble un peu (comme les jambes). Les intentions et les émotions sont là mais pas suffisamment incarnées à mon goût. Normal. Ne maitrisant pas encore mon texte, je n’arrive pas complètement à m’en détacher. En synthèse, ça passe mais ce n’est pas ouf ! Mais nous avons tous notre bouclier magique. « C’est une séance de crash test, on est là pour se planter ! ». C’est vrai et ça nous enlève un peu de pression.
Une fois ma prestation faite, on passe au debrief collectif. Et c’est là un de mes nouveaux conseils. Lâchez l’égo mal placé ! Oui on veut bien faire. Et oui ce n’est pas parfait. Alors on écoute les retours si bienveillants. Ce qui est génial avec une prise de parole, c’est que chacun a son interprétation des mots. En fonction de son histoire et de sa personnalité. Je suis surpris par certains retours que je n’imaginais pas. Mais je note. Car c’est pertinent. Alors on lâche l’égo et on prend tous les retours. C’est forcément aidant et cela va contribuer à rendre le talk plus fort.
Après moi, mes compagnons speakers enchaînent. Et on debriefe tous ensemble à chaque fois. Je découvre à chaque fois des histoires passionnantes. Nous sommes tous touchés différemment. L’aisance & l’humour d’Arthur Auboeuf me sidèrent. La poésie d’Arthur Bertrand me fascine. L’humour de François Hot m’amuse. Les connaissances de Nadine Sciacca (que je partage depuis à mon entourage) me nourrissent. L’énergie et la théâtralisation d’Emmanuel Combe me scotchent à mon fauteuil. J’admire l’engagement de Grégoire Cazcarra. L’audace et la jeunesse d’Emilien Majourel me touchent. J’apprends d’Hugo Biolley qui utilise si bien les silences. Sharbani Sengupta,, par son propos et sa conviction, me fait me lever (et nous lui ferons tous une standing ovation), c’est un soleil et elle va faire de grandes choses pour le monde, j’en suis sûr. Et enfin, le talk de Jérémy Pohu, sur la résilience, m’arrache des larmes. C’est mon coup de coeur de cette édition.
Il y a tant de talents, tant d’histoires incroyables dans cette salle. Le temps de quelques instants, je m’interroge sur ma place et ma légitimité. Mais à quoi bon se comparer ? Et c’est un autre conseil (qui va au-delà du TedX) : nous sommes tous uniques. Nous avons tous notre talent. Nous avons tous notre histoire à partager. Nous avons tous notre place.
Pour chaque talk, notre magicien vieille. Comme sur un bateau, notre capitaine, Guy Uzan, notre coach, donne toute son énergie, sa bienveillance et son expérience pour amener ses marins (nous, les 11 speakers) à bon port !
Nous nous quittons sur cette fin de journée émus et galvanisés. Nous avons d’ailleurs du mal à nous quitter. Nous voulons prolonger cet instant rare… Patience, nous nous retrouvons dans 2 petites semaines pour la suite de l’expérience TedX…
S’entrainer, s’entraîner, s’entrainer
Une personne que j’aime beaucoup m’a souvent dit que « la meilleure des improvisations est celle qui est préparée ». Alors j’applique cette maxime. Etre prêt pour lâcher et improviser le jour J. Je reprends le rythme que je me suis imposé la semaine précédant la répétition générale. 1h par jour dédiée à l’apprentissage et à l’incarnation de mon Talk.
Mais d’abord, j’ai besoin de digérer les retours de l’équipe et de mes co-speakers lors de mon talk. Alors je reprends mon texte et j’ajuste. Je nuance à quelques endroits, je retouche à d’autres. Et je muscle ma conclusion en me rappelant un échange avec Sandra Fillaudeau qui m’avait beaucoup inspiré quand elle m’avait interviewée pour son Podcast « Les Equilibristes » quelques mois auparavant. Cette fois-ci, c’est la bonne. Le texte est prêt.
Je m’astreins à mon rituel quotidien. 1h de repet par jour. Parfois seul, parfois devant un proche. Peu à peu, je n’ai plus besoin de mes notes. Peu à peu, je bute moins sur certains mots. Peu à peu, j’arrive à me détacher du texte. Oublier les mots pour les vivre pleinement. Car c’est un peu ça un Ted (et c’est un nouveau conseil). Il y a du théâtre. Les mots doivent chanter. On doit faire vibrer. On veut partager une émotion. On veut faire réfléchir…
Je me suis fixé un objectif et c’est un nouveau conseil à vous partager. Je voulais absolument maitriser mon texte, mes intentions et mes émotions 3 jours avant le Jour J. Pour être ensuite uniquement dans le plaisir. Ne plus intellectualiser la démarche. Mais juste la vivre pleinement.
Et mon cerveau a bien enregistré cet objectif. Et le mercredi soir, c’est bon. Je fais enfin un entrainement nickel, la prestation que j’ai envie de voir sur scène ! Cela me donne confiance. Et cela me permet de lâcher prise. Pour n’être plus que dans le plaisir. Ca tombe bien, il ne me reste que 2 petits jours (et donc 2 petites heures) à encore répéter !
Le Jour J !
Samedi 18 Septembre. Ca y est ! On y est ! Nous sommes attendus à 7h30. Réveil à 5h pour être bien réveillé et pour me faire, pour la forme, 2 dernières petites répétitions.
Nous découvrons la scène finalisée. Les 150 personnes du public attendues arrivent peu à peu. Nous nous regroupons en coulisse, dans une salle. La Team TedX Skema nous briefe sur le déroulé de la journée. Guy Uzan, notre coach adoré, nous distille ses derniers conseils. Nadine nous partage quelques astuces de respiration. Chacun.e est dans son énergie propre (en fonction des speakers, cela oscille entre calme, concentration, pantalon déchiré au mauvais endroit -noooon, je ne balancerai pas le nom !-, stress).
Pour ma part, je me sens bien. Je me sens prêt. Le stress ressenti lors de la répétition n’est plus là (de l’importance de cette répétition générale à mon sens !). J’ai juste envie de monter sur scène. De partager mon histoire et mes convictions. Et cela tombe bien car je suis le 1er à passer !
Derrière le rideau, je me fais équiper des micros. Je respire calmement. J’écoute de loin les discours introductifs. Je vide ma gourde d’eau (oui, je me sens bien mais tout de même ! La montée d’adrénaline est là et m’assèche un peu la bouche !). Je ferme les yeux. Je pense à tout & à rien : à mes enfants, à mon couple, à mon chemin de vie, à pourquoi je suis ici, à combien c’est important pour moi de partager ce que je vais dire dans quelques instants…
C’est le moment, c’est à moi… Derrière le rideau, je commence mon Talk… « Dodo, l’enfant do, l’enfant dormira bien vite…. ».
Mon talk dure un peu plus de 13mn. Et on ne va pas se mentir, une fois sur scène, on a l’impression que cela tient sur une poignée de secondes ! Mais quel kiff ! J’aime tellement ça ! Parler de ce en quoi je crois, planter des graines pour essayer, modestement et à ma petite mesure, de contribuer à faire changer le monde. Pour plus de sérénité et d’harmonie.
A peine mon talk terminé, je rejoins le public : j’ai envie de revivre les talks de tous les speakers, même si je les ai déjà entendus lors de la répétition générale. Et c’est l’avantage de passer en premier ! Je peux désormais pleinement profiter de la suite de la journée !
A l’entracte, plusieurs spectateurs viennent me parler. Des retours directs, c’est précieux. Et je suis touché en plein coeur. Mon talk les a interpellés. Parfois émus. Ils se posent des questions. Me disent relire leur passé ou imaginer un futur différent. Et ce qui me touche encore plus, c’est les retours de différentes générations. Des parents (pères et mères) se sont sentis concernés. Mais également des jeunes pas encore parents. Ils ont saisi le double niveau de lecture que je souhaitais partager. Ils ont saisi qu’au delà d’oser inventer sa paternité, je parlais d’oser inventer sa vie, loin des codes. Pour être plus libre, plus heureux, tout simplement pleinement soi.
Alors une dernière fois, merci à toute l’équipe de TedX Skema de m’avoir fait confiance et de m’avoir offert cette opportunité. Merci à tous les speakers de m’avoir appris sur le monde et les humanités.
Mon Tedx n’est désormais plus le mien. Il ne m’appartient plus. C’est à chacun de s’en saisir (ou pas !). C’est à chacun de le faire vivre. C’est à chacun de cheminer.
J’espère que ces deux articles sur mon expérience TedX vous sera utile. Et nous, on se retrouve bientôt sur d’autres chemins…